Cet article traite plusieurs aspects de la grammaire suédoise. La grammaire désigne ici un ensemble de règles connues inconsciemment par les locuteurs d'une langue et qui permettent la création d'un nombre infini d'énoncés, acceptés au sein d'une communauté linguistique comme étant bien formés. Traditionnellement, la grammaire limite son terrain d'analyse à la phrase. On présentera donc pas à pas les unités et les règles qui permettent la construction de la phrase : aussi bien les différentes parties du discours (ou catégories de mots) reconnues par la tradition (nom, verbe, adjectif, etc.), que les règles régissant la formation des groupes de mots et des phrases. Le suédois dispose d'une catégorie nominale bien délimitée et bien caractérisée (semblable à ce que l'on peut trouver en français et en anglais, par exemple). Parmi les traits de cette catégorie : propriétés morphologiques flexionnelles : pluriel marqué ; propriétés distributionnelles : présence (quasi) obligatoire de déterminant, possibilité d'épithètes divers (adjectifs, subordonnées) ; sémantique des unités : les trois ordres d'entités ; procédés de construction de noms : à partir d'adjectifs ou de noms ; procédés de construction d'autres unités linguistiques à partir des noms : phénomènes de grammaticalisation (formation de pronoms), et de dérivation (formation de verbes et d'adjectifs). Le nom suédois est variable en nombre : il dispose ainsi du singulier et du pluriel. C'est le pluriel qui est morphologiquement marqué, et il l'est par un suffixe (r ou er) ou par un changement de suffixe (a devient or).
Michel Bierlaire, Aurélie Glerum, Bilge Atasoy