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Le consociationalisme, aussi appelé consociativisme ou démocratie de concordance, est la forme que prennent les systèmes politiques démocratiques dans les sociétés profondément divisées lorsqu'un partage du pouvoir parvient à s'opérer entre leurs élites hors de toute logique majoritaire et en dépit des clivages religieux, linguistiques ou ethniques qui peuvent exister par ailleurs entre les groupes socioculturels dont ces élites assurent la représentation au gouvernement. Rendue possible par des tractations de haut niveau visant une forme de consensus, l'existence de mécanismes consociationnels n’est envisagée par la science politique que dans une dizaine de pays du monde tous situés en Europe de l'Ouest et en Afrique subsaharienne, à l'exception du Liban, du Guyana et de la Malaisie. S'agissant de ceux à partir desquels le politologue Arend Lijphart a développé le concept dans les années 1960, la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse sont particulièrement étudiés. Actuellement, ce concept fait l'objet d'études menées notamment par les politologues anglophones John McGarry(Queen's University), Brendan O'Leary (université de Pennsylvanie) ou encore Matt Qvortrup (université de Coventry). L'irruption de la théorie consociative dans la science politique remonte à 1967, date de la publication par Gerhard Lehmbruch de son ouvrage Proporzdemokratie. Politisches System und Politische Kultur in der Schweiz und in Österreich. C'est toutefois le politologue Arend Lijphart qui a le plus développé le concept par la suite, en particulier à compter de 1977 et de la parution de son premier ouvrage majeur, Democracy in Plural Societies: A Comparative Exploration. C'est lui qui a forgé le mot consociationalisme à partir de consociatio, un terme d'origine latine déjà utilisé par le philosophe et théologien calviniste Johannes Althusius en 1603 et par l'Américain David E. Apter dans une étude sur le Nigéria quelques années auparavant seulement.