thumb|Partie des Pays-Bas à la fin du , la devotio moderna est une pratique religieuse privilégiant une spiritualité intériorisée et le dévouement pour autrui (Hans Memling, Portrait de jeune homme en prière, 1487).
La devotio moderna, en latin, ou « dévotion moderne » en français, est un mouvement de réforme personnelle et un courant de spiritualité chrétienne diffusé par les Frères de la vie commune et les Chanoines réguliers de Windesheim aux Pays-Bas. Cette dénomination est due à (1399-1480), chroniqueur de l'abbaye de Windesheim. Ce mouvement marqua un changement considérable dans la spiritualité chrétienne et a eu une influence décisive sur le catholicisme.
En réaction contre la prépondérance des rituels publics et officiels de l'Église catholique, parfois vécus d'une manière superficielle et conformiste, leurs membres, laïcs et prêtres, cherchent une pratique religieuse plus intimiste, un dévouement personnel et quotidien envers Jésus-Christ, et se consacrent à la prière, à la lecture et à l'étude de l'Écriture.
À son origine se trouve Gérard Groote. Né en 1340 dans une famille aisée de Deventer dans le diocèse d'Utrecht, orphelin à 10 ans, celui-ci fait de brillantes études universitaires à la Sorbonne (Paris) et à l'ancienne université de Cologne. En 1374, il « se convertit » : il rejette les sciences profanes et brûle tous ses livres. Il est alors très influencé par les mystiques rhénans, notamment Henri Suso, dont il a lu l’Horologium aeternæ sapientiæ, et surtout Jean de Ruysbroeck dont il n'accepte cependant pas toute la doctrine, ni les « attitudes » spirituelles.
Après un séjour à la chartreuse de Monichusen et le refus par humilité de la prêtrise, voulant demeurer simple diacre, il se lance à partir de 1379 dans une prédication itinérante au ton enflammé à travers les Pays-Bas, ce qui le fait assimiler aux hérétiques dolciniens. Il critique avec virulence les mœurs ecclésiastiques de son temps et prêche la conversion et la pénitence. Il est interdit de prédication par l'évêque d'Utrecht.