L'hénothéisme décrit le culte prédominant rendu à un dieu particulier, tout en ne niant pas l'existence (ou l'existence possible) d'autres divinités, qui peuvent, selon le cas, bénéficier d'un culte de moindre importance (hénothéisme classique) ou non (cas particulier de la monolâtrie). Friedrich Schelling (1775-1854) fut le premier à introduire ce concept, et Friedrich Welcker (1784-1868) l'a repris pour dépeindre une forme de monothéisme primitif qui apparaît progressivement chez les Grecs antiques au profit d'une divinité dominante (Zeus), au détriment d'un paganisme généralisé.
Le néologisme d'hénothéisme a été forgé par Friedrich Schelling dans sa Philosophie der Mythologie und der Offenbarung (1842). Le mot sera souvent utilisé ensuite pour définir les religions polythéistes où un dieu exerce une suprématie incontestable sur les autres dieux et est considéré comme le père des autres, ou encore le monarque qui règne sur eux. Cette définition convient à merveille aux religions grecque et romaine, mais aussi à la religion mazdéenne, et ce, sans doute, même avant que la réforme zoroastrienne ne confirme la prééminence d'Ahura Mazda.
Max Müller (1823-1900), un philologue et orientaliste allemand, invente un concept proche, celui de kathénothéisme pour désigner une forme de croyance en une pluralité de dieux dans laquelle chacun d'entre eux joue successivement un rôle prédominant par rapport aux autres et reçoit un culte préférentiel pendant ce temps. Müller a employé le terme en référence aux Védas, pour lesquels il explique que chaque déité est tour à tour suprême.
Dans ses travaux au cours des années 1870, Müller introduit une certaine confusion, en utilisant de façon interchangeable les deux termes, et finira par abandonner celui de « kathénothéisme » en 1882, constatant que « le mot hénothéisme, plus court, est le plus généralement accepté ».
Henri Clavier décrit le kathénothéisme comme une sorte de « rotation » du culte entre « plusieurs grands dieux ».