La Nausée est un roman philosophique et partiellement autofictionnel de Jean-Paul Sartre, publié en 1938.
C'est avec ce premier roman que Sartre obtient une renommée qui s'avérera grandissante. En 1950, ce roman est inclus dans la liste du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle.
Antoine Roquentin, célibataire d'environ trente-cinq ans, vit seul à Bouville, cité imaginaire qui rappelle Le Havre. Il travaille à un ouvrage sur la vie du marquis de Rollebon, aristocrate de la fin du , et vit de ses rentes après avoir abandonné un emploi en Indochine, par lassitude des voyages et de ce qu'il avait cru être de l'aventure. Cette prise de conscience marque l'une des premières réflexions importantes du narrateur dans le livre.
Roquentin tient son journal et c'est le texte de celui-ci qui constitue le roman, écrit à la première personne. Petit à petit, il constate que son rapport aux objets ordinaires a changé et se demande en quoi. Tout lui semble désagréable et une nausée le prend à plusieurs reprises, durant laquelle il ne peut plus se voir ni se sentir sans éprouver un profond dégoût. Il n'a plus d'affection pour personne, malgré la « rencontre » de l'Autodidacte à la bibliothèque, ce « type sans importance sociale », avec qui il entamera un dialogue opposant l’humanisme à son individualisme désengagé. Roquentin sent un profond éloignement avec tout ce qui l'entoure.
Roquentin ne supporte plus la bourgeoisie de Bouville, ni M. de Rollebon qui lui semble vite bien terne et sans intérêt, Aussi arrête-t-il son livre. C’est alors que, dans l’un des passages les plus philosophiques du livre, il raconte vertigineusement comment il se rend compte de l’existence, qu’il existe, comme tout ce qui l’entoure. Ses nouvelles visions changent tout son être.
Après avoir revu son ex-compagne, Anny, partagé ses impressions, et apprenant qu’elle partirait pour Londres, il se retrouve véritablement seul et n’existe plus pour rien ni personne. Seul l'imaginaire parviendra peut-être à l'arracher à la nausée et l'écriture d'un roman, à accepter l'existence.