Résumé
En épidémiologie animale, écoépidémiologie ou en infectiologie, on nomme espèce-réservoir toute espèce qui participe majoritairement au cycle de reproduction d'un agent pathogène ( virus, bactérie, nématode parasite, prion pathogène, etc.) à partir de laquelle il peut contaminer sporadiquement d'autres espèces. Par exemple, le virus de la rage infecte des chauves-souris comme espèce-réservoir, même s'il peut infecter de nombreuses autres espèces dont les canidés et les humains. Le concept de réservoir est anthropocentré et limité aux maladies zoonotiques, il n'a pas de sens en écologie ou en évolution. Ces espèces jouent souvent un triple rôle : habitat et support de développement pour l'agent pathogène. L'agent pathogène doit généralement évoluer pour déjouer l'immunité de son hôte ; moyen de transport et de large diffusion de ce pathogène, parfois sur de longues distances quand l'espèce-réservoir est un oiseau ou un mammifère très mobile. L'urine, les excréments, le sperme, d'autres excreta ou encore les cadavres sont les contaminants possibles qui dispersent le pathogène vers d'autres espèces ou vers d'autres individus de la même espèce ; diffusion secondaire via des vecteurs biologiques ; ce sont souvent des insectes ou acariens hématophages tels que certains moustiques, puces, poux, ou tiques (les tiques étant en forte augmentation dans les forêts de l'hémisphère nord depuis quelques dizaines d'années, elles semblent être un des facteurs de maladies dites émergentes dans ces régions, notamment de la maladie de Lyme et d'ehrlichioses, encéphalites à tiques). Les mammifères, sauvages ou domestiqués, sont particulièrement concernés en termes de risque sanitaire pour l'humain, car leur organisme est proche du nôtre. De plus, quelques mammifères (bétail mais aussi rats, souris, chiens, chats...) sont des commensaux de l'homme, ce qui permet à leurs parasites et pathogènes de coévoluer avec le système immunitaire humain et de s'y adapter avec le temps. Le fait d'entrer plus fréquemment en contact avec des mammifères forestiers sauvages est un nouveau facteur de risque (cf.
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