L'effet Pigou (ou effet d'encaisses réelles) est un phénomène économique théorisé par Arthur Cecil Pigou. Il décrit l'effet par lequel, lors d'une baisse générale des prix, les encaisses (c'est-à-dire l'épargne placée) ne sont pas affectées. La Théorie générale de Keynes exprime un pessimisme fort. L'auteur montre en effet comment une économie capitaliste est condamnée, en l'absence de politique budgétaire, à un chômage durable dû à une insuffisance de la demande effective. Les années qui suivent la publication de l'ouvrage voient la création de l'école de la synthèse néoclassique, qui fait de la théorie de l'école classique un cas particulier du keynésianisme. Ces économistes de la synthèse théorisent un effet, qu'ils appellent effet Keynes, selon lequel l'augmentation du chômage, qui fait chuter l'offre de monnaie (car moins de salaires sont versés), aboutit à une augmentation de l'offre de monnaie réelle, ce qui fait baisser les taux d'intérêt et donc réduit le chômage. Pigou, qui s'oppose aux théories de la synthèse néoclassique naissante, s'attaque à cet effet Keynes en mettant en évidence un mécanisme autorégulateur lié à la monnaie. Pigou considère qu'une économie en récession suit le cheminement suivant : une augmentation du chômage réduit l'offre de monnaie et donc provoque une déflation. Or, cette déflation n'affecte pas l'épargne qui a été placée dans un compte bancaire (1€ mis à la banque lorsque le niveau des prix est de 100 continue de valoir 1€ lorsque le niveau des prix s'est effondré à 10). Ces valeurs réelles voient ainsi leur valeur augmenter, ce qui permet un regain de pouvoir d'achat, et donc une augmentation de la consommation et une baisse du chômage. Cela peut être formulé ainsi : . Cette théorie se fonde sur le postulat que la monnaie est une richesse. Dès lors, si la demande globale (C+I) est insuffisante, le niveau général des prix aura tendance à baisser, augmentant la valeur réelle des encaisses monétaires (car leur pouvoir d'achat augmente), alors les agents convertissent leur monnaie excédentaire en demande de biens ; donc les prix remonteront à l’équilibre, poussés par l’augmentation de la demande globale.
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