Le romani, rromani ou rromanès, est une macrolangue indo-aryenne originaire du nord de l’Inde : elle fait partie du groupe des langues indo-aryennes du Nord-Ouest qui comprend également le pendjabi, le sindhi et d’autres, issues d’une seule langue populaire ou prâkrit parlée dans la vallée de l’Indus et dont l’origine s'enracine dans le sanskrit.
On la dit parlée par une partie des Roms, Rroms (dits aussi « Bohémiens », « Gitans », « Manouches », « Romanichels », « Tziganes » et autres), dont les ancêtres auraient entrepris une migration lente et diffuse vers l’Ouest depuis le début du à travers les territoires des Turcs Ghaznévides et Seldjoukides (route du Sud) et des khanats de la Horde d'or, de Hadjitarkhan et de Crimée (route du Nord).
L'unité de la langue, voire son existence même en tant que langue « purifiée » et « originaire », est cependant discutée, certains chercheurs parlant d'une « fiction historique », liée à une ethnogenèse récente (comparable à l'invention d'une langue unifiée dans beaucoup d'États-nations européens). De fait, de nombreux Roms parlent d'autres langues (catalan ou caló, français, roumain, bulgare, etc.).
vignette|Variétés de la langue en Europe.
Le romani s'est distingué des autres langues indo-aryennes du Nord-Ouest au cours du long séjour de ses locuteurs (1071-1381) dans le Sultanat de Roum, sous domination seldjoukide en Anatolie, où la langue officielle était le persan et les langues vernaculaires le grec et l'arménien. Le romani s'est enrichi en chemin de nombreux mots d'origine dite néo-persane (pārsi-ye darbāri, post-pahlavi), arménienne, grecque, byzantine, pontique, mais aussi tatare lors de sa diffusion au au nord du Caucase et dans la steppe pontique.
Les emprunts aux diverses langues européennes avec lesquelles le romani s'est ensuite trouvé en contact, sont postérieurs au .
Le romani se divise en trois grands groupes ou strates.