Les tephillin (judéo-araméen : he, tefillin, singulier hébreu : tefilla), aussi appelés phylactères (grec ancien : el phylacterion, « amulettes ») dans les sources chrétiennes, sont des objets de culte propres au judaïsme. Constitués de deux petits boîtiers cubiques contenant quatre passages bibliques et attachés au bras et à la tête par des lanières de cuir, ils sont portés lors de la lecture du shema et de la prière matinale des jours profanes par les hommes ayant atteint leur majorité religieuse.
La référence principale aux tephillin se trouve dans le Deutéronome (6:8), au sein de la section Shema Israël ; il y est prescrit, peu avant la traversée du Jourdain, d’« attacher ces choses que Je te prescris] en signe sur ta main et qu’elles soient en totafot [en fronteau] entre tes yeux ». Ce commandement, répété en Deutéronome 11:18 dans la section Vehaya im shamoa, est déjà mentionné, en référence aux rites commémorant la sortie d’Égypte, en Exode 13:16 dans la section Vehaya ki yavièkha et, sous une forme légèrement différente, en Exode 13:9, dans la section Kadesh li kol bekhor.
Cependant, la Torah écrite ne donne aucune instruction sur la fixation ni la pose de ces signes (contrairement à la tiare sacerdotale). En effet, il est écrit (sous-entendu indiqué à Moïse). C'est donc la transmission de la Torah orale depuis Moïse qui explique comment ils sont et comment les mettre.
vignette|Fleuron d'un ouvrage (A succinct account, of the rites, and ceremonies, of the Jews...) de David Levi, Londres, 1782
L’interprétation du mot totafot, qui n’apparaît nulle part dans la Bible ailleurs qu’en ces versets, pour désigner ce que la littérature des Sages pharisiens appellera « tephillin », la forme cubique des boîtiers (batim) tant au sommet qu’à la base, la couleur noire de leurs lanières (retzouot) et nombre d’autres lois qui s’y rapportent ont été, selon la tradition rabbinique, données à Moïse sur le Sinaï (c'est-à-dire faisant partie de la Torah orale), sans source scripturaire ni exégèse ; aucune institution juive ne repose sur ce mode de transmission, fondé sur le seul usage et crédité de la plus haute antiquité.