(ou en espagnol), né le à Portici (Naples) et mort le à Rome, est roi d'Espagne du au . Second fils de et de Marie-Amélie de Saxe, il devient l'héritier du trône lorsque son frère aîné, Philippe-Antoine, est exclu en de la succession pour déficience mentale aggravée.
Le règne de , qui débute en 1788, est principalement marqué par les répercussions qu’ont en Espagne la Révolution française de 1789 et ses développements ultérieurs, plus particulièrement la prise du pouvoir de Napoléon Bonaparte en 1799. La réaction initiale de la cour de Madrid, connue sous l'expression de pánico de Floridablanca, se traduit par une série de mesures répressives incluant la mise en place d’un « cordon sanitaire » à la frontière franco-espagnole afin de prévenir la « contagion » révolutionnaire, assortie ensuite d’une confrontation militaire avec le nouveau pouvoir révolutionnaire instauré après la destitution, l’incarcération et l’exécution de , chef de la maison capétienne de Bourbon qui règne également sur l'Espagne depuis un siècle, confrontation qui prend la forme d'une Guerre du Roussillon contre la toute jeune République française de 1793 à 1795 et qui tourne au désastre pour les forces espagnoles. En 1796, et son tout-puissant « Premier ministre » Manuel Godoy opèrent un revirement de leur politique à l’égard de la France révolutionnaire en décidant de s’allier à elle ; ce qui provoque une première guerre contre la Grande-Bretagne (1796 – 1802), laquelle guerre débouche sur un nouveau revers pour la monarchie de et entraîne une grave crise des finances royales, que l’on tente de résoudre par le dénommé désamortissement de Godoy, tout en tenant le « favori » à l'écart du pouvoir pendant deux ans (1798 – 1800).
Après l'éphémère paix d'Amiens de 1802 est déclenchée la seconde guerre contre la Grande-Bretagne, lors de laquelle la flotte franco-espagnole est battue à la bataille de Trafalgar par la flotte britannique commandée par l’amiral Nelson.