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Lécriture maya est un système d'écriture logosyllabique, c'est-à-dire à la fois logographique (un symbole — graphème — correspond à une notion — lemme) et syllabographique (un graphème correspond au son d'une syllabe), servant à retranscrire l'ensemble des langues mayas. L'écriture était l'apanage d'une caste de « Ah Tz'iib » faisant partie de la haute société. Seules deux autres castes dirigeantes y avaient accès : les prêtres et les chefs. Elle était inaccessible au reste de la population. La singularité de cette écriture s'appuyant sur deux modes de retranscription distincts jamais mélangés dans les autres écritures mondiales, a considérablement retardé son déchiffrement. Les caractères ou glyphes correspondant à des notions décrivent le plus souvent des éléments qui étaient universellement partagés par les Mayas, comme les mois du calendrier annuel (haab), les jours du calendrier rituel (tzolk’in), les astres, les villes, les États, les dieux, des animaux ou des plantes. Les autres glyphes correspondaient à des syllabes (par exemple : ba, be, bi, bo, bu). Mais eux-mêmes pouvaient exister sous trois formes distinctes. Une forme relativement carrée et centrale, ou une représentation en bandeau vertical ou horizontal selon que la syllabe est un préfixe ou un suffixe du glyphe central. Une même information pouvait donc être représentée de multiples façons en combinant idéogrammes et syllabogrammes. Cela offrait aux scribes une grande liberté de composition, ce qui érigeait l'écriture au rang d'art et les meilleurs scribes au statut d'artistes. Les langues mayas actuelles comme le yucatèque, le k'iche' ou le chol sont aussi éloignées les unes des autres que le sont des langues indo-européennes comme l'allemand, le français et le russe. L'histoire des Mayas a plus de et le buisson de langues qui en est issu s'étale sur un spectre encore plus large que celui des langues européennes s'inscrivant dans une tradition gréco-latine. Selon les orientations récentes de la recherche, les inscriptions mayas produites pendant l'Époque classique (entre 250 et 850) véhiculaient une forme de ch'olan oriental.
Pierre Dillenbourg, Thibault Lucien Christian Asselborn, Wafa Monia Benkaouar Johal
Alfio Quarteroni, Andrea Manzoni, Stefano Pagani
Daniel Gatica-Perez, Jean-Marc Odobez, Gülcan Can