Al-Hîra est une ville d'Irak située sur la rive droite de l'Euphrate à au sud-est de Nadjaf, capitale lakhmide vers 350-636, près de Koufa et Nadjaf, détruite vers 633 lors de la conquête musulmane de la Perse : (633). Al-Hîra est déjà une ville assez importante avant l'ère islamique. C’est à l’origine un campement militaire. Des populations arabes poursuivent une migration vers le Proche-Orient depuis des siècles et dès le , la population du sud de la Mésopotamie est en majorité peuplée de ces populations arabes. Les Sassanides appellent ainsi la région Arabistan. L'un des premiers royaumes arabes en dehors de l'Arabie s'établit à Al-Hîra. La dynastie locale des Lakhmides, vassale des Sassanides depuis Chapour II (337-358), a pour mission de protéger l’empire Sassanide des incursions des autres tribus arabes. Elle devient la capitale des Lakhmides au . Au , Al-Hira est à son apogée. Les Lakhmides ornent la ville de palais et de châteaux et en font un important centre de la culture arabe, du christianisme et de la poésie arabe, attirant certains des poètes les plus connus de l’Arabie préislamique tels que Ṭarafah ibn al-ʿAbd ou Al-Nābighah al-Dhubyānī. La tradition raconte que l’écriture arabe s’y est développée. Al-Hîra est longtemps chrétienne, au moins fortement christianisée, par l'activité missionnaire. Elle a ses anachorètes et certains saints, comme Siméon le Stylite. Elle est le siège d’un évêché de l'Église de l'Orient. Les rois Lakhmides ne sont pas chrétiens, sauf exception. Ils deviennent chrétiens nestoriens vers 594, construisent un monastère à proximité, puis d'autres (jusqu'à vingt), lieux de dévotion et d'écriture, qui ont beaucoup fait rêver, permettent la rédaction de livres comme les livres de Hîra, aujourd'hui disparus et exercent une forte influence sur la vie religieuse de l’Orient, aidant le monothéisme chrétien à pénétrer dans la péninsule arabique. L’empereur Sassanide Vahram V prend le pouvoir avec le soutien du prince Lakhmide Al-Mundhir en 420.