La sociologie de la musique est une branche de la sociologie qui interroge le fait sociologique dans son rapport avec la création musicale. A contrario, elle s'intéresse aux décalages possibles entre la réception d’un art, et l'écoute des auditeurs (mélomanes ou autres) souvent en décalage flagrant avec ces théories nouvelles.
En pratique, la réception de la musique, comme de tout art, demande certaines adaptations et aborder une pratique musicale nécessite de s'y intégrer complètement (il suffit de voir les difficultés rencontrées à l'écoute, par des Européens, de certaines musiques extra-européennes ou, même, des dernières créations de la musique contemporaine).
Henri Pousseur, compositeur et théoricien, s’est fait le héraut d'une étude scrupuleuse des rapports entre l’artiste — et donc le musicien — et son vécu dans la société. L’art cherche souvent à organiser des communications différentes, des communications d'un autre ordre que celles des sens. De plus, il n’est pas seulement une pensée individuelle et individualiste. Il est aussi action et interférence sur la conscience collective et sur les données immédiates qui échappent à la conscience. Grâce à lui, notre prise de conscience de notre place dans ce monde s’organise autour d'une image que nous nous forgeons du monde. Ainsi, l’esprit du temps, les données du moment, la culture de l'époque, etc., peuvent fortement influencer tous ces paradigmes a priori à la base de notre représentation : les travaux de Kuhn sur l'adhésion d'une société à un paradigme, ceux de Foucault sur les formes de pouvoir, ou même ceux d'Edgar Morin sur la complexité, participent avec bien d’autres penseurs à l'élaboration d'un schéma sociologique qui irait dans ce sens.
Dans ces conditions, l’artiste est obligatoirement une présence particulière dans la culture générale et dans son environnement : il reflète les préoccupations du moment, et demeure ancré dans son époque. À l'opposé, il subit les influences de cet environnement et contribue de la sorte au développement de certaines valeurs.