Sengcan, Seng-ts'an (僧燦) ou Jianzhi Sengcan (鑑智僧璨), japonais [Kanchi] Sosan (? ~ 606?) est considéré comme le troisième patriarche chinois de l'école bouddhiste Chan et le trentième depuis Bouddha. Le Sin sin ming (Xinxinming 信心銘) « Inscription sur la Foi en l'Esprit », texte essentiel du Chan sur le non-dualisme fondamental, lui serait attribué, ce qui est contesté par certains érudits. Jianzhi « miroir de sagesse » est un titre décerné par l’empereur Tang Xuanzong. Ce troisième patriarche demeure assez mystérieux, à cause du contexte politique trouble de l'époque qui prend fin en 589, avec l'avènement de la dynastie des Sui. Le premier texte le mentionnant est le Nouveau Recueil de biographies de moines éminents (續高僧傳 Xu gaoseng zhuan, 645) de Daoxuan (道宣), qui cite son nom juste derrière celui du deuxième patriarche Huike (Houei-k'o), en tête de la liste de ses disciples. Certains soupçonnent que c’est seulement parce que son nom suivait celui de Huike qu’il fut inscrit comme deuxième patriarche dans le Récit de la transmission du joyau du dharma (傳法寶紀 Chuan fabao ji, ~710) où est établie pour la première fois une liste officielle des patriarches Chan. Le peu que l’on sait de lui provient de La Transmission de la lampe (傳燈錄Chuandenglu, 1004) de Daoyuan (道元), dont le contenu est généralement considéré comme peu fiable historiquement. Selon cette source, Sengcan serait venu trouver Huike alors qu’il souffrait de la lèpre et aurait dit au maître : « Mon corps souffre d'une maladie mortelle. Maître, veuillez me purifier de mes fautes ». Ce dernier répondit : « Apporte-les moi, je t'en purifierai ». Sengcan garda le silence un moment, et répondit : « J'ai eu beau les chercher, je ne les ai pas trouvées ». Ce à quoi le patriarche répondit « C'est que je t'en ai déjà débarrassé ». Le maître lui aurait donné le nom par lequel il est connu.