Les hanja (, ) sont des caractères chinois (en chinois hànzì) utilisés pour écrire la langue coréenne. Ils ont été remplacés par le hangeul – l'alphabet coréen –, mais sont encore parfois utilisés en complément historique et culturel de ce dernier, ou pour éviter une ambigüité entre deux mots homophones et homographes en hangeul. On appelle hanmun () les textes composés en hanja qui suivent la grammaire chinoise classique. Leur prononciation, et interprétation, est différente en coréen et en chinois, mais leur forme est quasiment identique à celle des caractères chinois traditionnels (hanzi), à l'instar des kanjis japonais, et non à ceux des caractères simplifiés. Seuls quelques rares hanja sont spécifiques au coréen.
L'une des principales causes de l'introduction des hanja en Corée est la diffusion du bouddhisme. L'utilisation des caractères chinois est adaptée au coréen. Le principal texte qui introduit les hanja en coréen n'est cependant pas un texte religieux mais le Chonjamun. Les hanja étaient pratiquement le seul moyen d'écrire (en chinois, le coréen restant essentiellement oral) jusqu'à ce que le roi Sejong le Grand, quatrième monarque de la dynastie Yi, promulgue l'alphabet hangeul en 1446 comme système officiel de transcription de la langue vernaculaire. Mais même après cela la plupart des lettrés coréens continuent à écrire en chinois classique, durant plusieurs siècles.
Il y a eu d'autres systèmes, conçus plus tôt, afin d'utiliser les caractères chinois simplifiés pour transcrire phonétiquement le coréen :
Hyangchal (en 향찰 ; 鄕札) ;
Kugyŏl (en 구결 ; 口訣) ;
Idu (en 이두 ; 吏讀), un système rationalisé dès le par Seol Chong.
Mais la plupart des Coréens devaient connaître le chinois écrit afin d'être alphabétisés.
Ce n'est qu'au que le hangeul remplace définitivement les hanja. Officiellement, les hanja ne sont plus utilisés en Corée du Nord depuis 1949.
L'utilisation des hanja ou du hangeul a fait l'objet de nombreux débats en Corée du Sud : dès 1948, une loi incite à l'usage exclusif du hangeul mais autorise les hanja, tandis que le ministère de l'Éducation cherche à remplacer les 60 % de mots d'origine chinoise par des équivalents coréens.