'Friedrich Hölderlin' ( ; 1770-1843) est un poète et philosophe de la période classico-romantique en Allemagne, qui s'enracine dans la seconde moitié du et se poursuit au romantique. Il est une figure majeure de cette époque de la littérature allemande qu'une certaine tradition culturelle fait rayonner autour du nom et de la figure emblématique de Goethe, époque littéraire dite de la . Toutefois, la « Grèce de Hölderlin » est originale et diffère du modèle grec classique auquel retournent Goethe et Schiller à Weimar, en même temps qu'elle ne permet pas de ranger Friedrich Hölderlin auprès des premiers romantiques de Iéna, dans la mesure où les « modernes » romantiques vont quitter la référence à la Grèce antique, des romantiques que cependant Hölderlin côtoie. Philosophiquement, Hölderlin occupe une place à part dans l'idéalisme allemand, à côté de Hegel et de Schelling. C'est au qu'on reconnaîtra l'importance de Hölderlin, qui avait été assez mal compris de son temps. Sa réception au constitue de fait un long chapitre en soi. En France, Hölderlin est d'abord reçu par les surréalistes à travers le mythe « romantique » du « poète fou », tandis qu'à partir des , sa réception par les intellectuels français passe massivement par celle de Heidegger. La première acmé de la littérature allemande, correspondant à son « classicisme », un siècle après l'« époque classique » en France, précédée d’un « pré-classicisme » avec Gotthold Ephraim Lessing, comprend un courant qui va du Sturm und Drang aux deux grands classiques allemands Goethe et Schiller pour engendrer les « Modernes » du romantisme allemand tels Tieck, ou Novalis. Jean Chassard et Gonthier Weil mettent à part Hölderlin pour le lyrisme, Kleist pour le théâtre, et Jean Paul pour le roman. Par ailleurs, l’énorme élaboration philosophique allemande d’alors, marquée par le protestantisme culturel, est partie prenante de cette époque. Pour Hölderlin, le grand nom est Emmanuel Kant, qu'il qualifie en ces termes : , suivi de près par Johann Gottlieb Fichte, que Hölderlin (qui a été son auditeur à Iéna en 1794-1795) qualifie de « titan ».