Les termes Porajmos, Porrajmos (littéralement « dévorer »), Samudaripen, génocide tsigane et holocauste rom désignent les persécutions envers les Roms pendant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne nazie, dans les territoires qu'elle occupe et chez ses alliés. Leurs proportions furent telles que la majorité des historiens les considèrent comme constitutives d'un processus génocidaire. Les Roms sont démographiquement la seconde population européenne victime d'une extermination familiale et raciale (après les Juifs d'Europe).
En raison du nomadisme qui concerne beaucoup d'entre eux, et qui les marginalise dans une société sédentaire, les Roms ont été surveillés de près et fichés par la majeure partie des États européens, et ce dès la fin du , ce qui a facilité les actions violentes menées contre eux.
Il est difficile de mesurer l'ampleur de ce génocide, des historiens estiment que le nombre des victimes se situe entre . Mais ce nombre pourrait se situer entre et , car il augmente à mesure que des archives et des fosses sont découvertes, alors que bon nombre de victimes n'ont pas été comptées et ne pourront probablement pas l'être. D'autre part, de nombreux Roms de Roumanie, Bulgarie, Yougoslavie, n'étaient pas inscrits à l'état-civil de leurs pays respectifs, ce qui explique l'incertitude quant à l'estimation finale des victimes Roms. Le chiffre de 1 000 000 de morts Roms au moins, avancé par certains historiens, ne peut ainsi pas être démontré, d'autant plus que les crimes étaient souvent perpétrés dans des espaces fermés, ou très isolés, sans observateurs ou témoins, et que les nazis ont fait disparaître bon nombre de preuves.
Les victimes du Porajmos ont été longtemps oubliées des historiens, et confondues avec les asociaux. En Europe, la reconnaissance de ce génocide est tardive. Le chancelier allemand Helmut Schmidt le reconnaît formellement en 1982.
Certains Roms de Russie et des Balkans protestent contre l'utilisation du terme « porajmos ». Dans plusieurs dialectes, ce mot est un synonyme de Poravipe qui signifie « viol ».