La fracture de la clavicule est une fracture extrêmement fréquente intéressant environ 5 % des entrants aux urgences hospitalières. Elle a lieu le plus souvent à la jonction du tiers moyen et du tiers interne de la diaphyse. Elle peut survenir chez le nouveau-né à la suite d'un accouchement difficile (fracture obstétricale). Chez l'adulte, les fractures de clavicule représentent 2 à 5 % des fractures. Les fractures du tiers moyen de l'os sont les plus fréquentes (70 à 80 %), suivies des lésions du tiers distal (15 à 25 %). Les fractures du tiers proximal sont plus rares (2 à 6 %). Le patient a fait une chute sur le moignon de l'épaule. Plus rarement, traumatisme direct ou traumatisme du membre supérieur en extension rétropulsion. Douleur aux mouvements du membre supérieur. Œdème. Lorsque l'œdème a cédé, le foyer de fracture peut être palpé sous la peau. Il est radiographique affirmé par la radiographie de face. Idéalement il s'agit d'un cliché « clavicule de face » ascendant à 30° sur l'horizontale qui visualise mieux l'os et le foyer. Le fragment proximal est habituellement déplacé vers le haut en raison de la traction du muscle sterno-cléido-mastoïdien, le fragment distal étant attiré vers le bas par le poids de l'épaule et la traction du muscle deltoïde. Il se produit un raccourcissement par perte de l'arc boutant claviculaire avec un déplacement du moignon de l'épaule vers la ligne médiane. La majorité des fractures de clavicule peuvent être traitées de manière conservatrice, sans opération chirurgicale. L'immobilisation est surtout à visée antalgique, durant 2 semaines au maximum. ll n’existe pas de consensus quant à la méthode d’immobilisation à privilégier. Le bandage en huit n’a notamment pas montré de supériorité par rapport à une simple écharpe. Des radiographies sont réalisées au cours de l'immobilisation afin de vérifier la position et les progrès du cal osseux. La chirurgie est très rarement indiquée, seulement dans les cas de fracture ouverte ou de fracture associée avec impaction du moignon de l'épaule chez un patient polytraumatisé avec retentissement respiratoire.
Brice Tanguy Alphonse Lecampion, Andreas Möri
Brice Tanguy Alphonse Lecampion, Andreas Möri