La Grande Morale (en grec ancien : Êthika megala, en latin : Magna Moralia) est un traité de morale attribué à Aristote. La Grande morale est, avec l’Éthique à Nicomaque, l’Éthique à Eudème et Sur les vertus et les vices, l'un des quatre ouvrages aristotéliciens consacrés à la morale et à l'éthique. De quelle science la morale fait-elle partie ? Selon Aristote, elle . En effet, pour réussir en politique, il faut d'abord être doué de certaines qualités ; il faut être moralement vertueux. L'auteur va jusqu'à considérer que cet ouvrage devrait porter le nom de Politique plus même que celui qu'il porte. Il est nécessaire, dit le philosophe, de traiter en premier lieu de la vertu et des moyens de l'acquérir. Il ne faut pas que l'étudier pour savoir ce qu'elle est, mais aussi et surtout pour se la procurer, sans quoi la contemplation philosophique serait vaine. Aristote procède à une doxographie (une étude des thèses) de Pythagore, Socrate et Platon. Il soutient que Pythagore a été le premier à chercher à étudier la vertu, mais qu'il a échoué, car il a voulu intégrer la vertu dans sa théorie selon laquelle les nombres sont les principes fondamentaux de l'être. Or, la justice n'est pas réductible à un nombre. Socrate a été meilleur, mais n'a pas non plus réussi, car il a voulu fonder des sciences des vertus ; et il rattache les sciences à la partie supérieure de l'âme, celle raisonnable ; or, cela exclut d'emblée le rôle de la partie irraisonnable de l'âme. Platon est allé dans le bon sens en divisant l'âme en deux parties, l'une raisonnable et l'autre qui ne l'est pas, . Seulement, Platon a commis l'erreur d'égaliser la vertu, le bien, avec le vrai, ce qui est une erreur. Aristote annonce vouloir aller au-delà de leurs théories. Le Stagirite soutient que . Qu'est-ce que le bien ? Il ne s'agit pas de l'Idée du bien, qui n'est qu'un mirage que Platon nous a offert, . Loin d'être seulement une Idée, le bien existe réellement dans les choses. Aristote définit et distingue les biens.