Le Directoire est un régime politique français de type directorial en place durant la Première République, du au . Il tire son nom du « directoire » c'est-à-dire l'ensemble des cinq directeurs, chefs du gouvernement entre lesquels le pouvoir exécutif et les ministres sont répartis, pour éviter la tyrannie, et dont le siège est au palais du Luxembourg. Mis en place à la fin de la Terreur par les républicains modérés de la Convention thermidorienne, le régime, inspiré par une bourgeoisie enrichie par la spéculation sur les biens nationaux et les assignats, rétablit le suffrage censitaire, qui sert à élire les deux chambres législatives, le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens. Cette recherche de stabilité sociale est contrebalancée par un renouvellement annuel du tiers du et d'un ou deux des cinq directeurs.
Durant ses quatre années d'existence, le Directoire est confronté à des complots royalistes mais aussi jacobins, telle la Conjuration des Égaux qui survient en 1796, et recourt à la déportation en Guyane. Les élections annuelles sont autant de désaveux pour l'exécutif, qui organise à plusieurs reprises des coups d'État pour se maintenir, notamment le 18 fructidor an V quand les monarchistes sont devenus majoritaires aux Conseils. Ceux-ci multiplient les reproches et appellent à la révision de la Constitution de l'an III. En 1799, un des révisionnistes, Sieyès, devient Directeur puis fomente le coup d'État du 18 Brumaire. Celui-ci met fin au Directoire et entraîne la formation du Consulat, dont la personnalité principale est Napoléon Bonaparte.
La période du Directoire, souvent vue comme une courte période de transition par l'historiographie, est aussi une époque d'agitation militaire, la France faisant face à l'Autriche lors de la campagne d'Italie, puis à nouveau lorsque est formée la Deuxième Coalition. Saint-Domingue en guerre et la Martinique occupée, le Directoire fixe la frontière sur le Rhin, départementalise les colonies dans un élan abolitionniste et commence une réorganisation de l'Europe en créant une union douanière avec les républiques sœurs.