L’avestique, autrefois appelé zend, est une langue iranienne ancienne, attestée sous sa forme liturgique dans le livre sacré des zoroastriens, l’Avesta. Parente éloignée du vieux-perse, elle est la langue iranienne orientale la plus anciennement attestée, ce qui la rend importante pour la reconstruction du proto-iranien et du proto-indo-iranien. Franz Bopp, dans sa Grammaire comparée des langues indo-européennes, ouvrage fondamental de la reconstruction de ces langues, y fait abondamment référence aux côtés du sanscrit, de l'arménien, du grec, du latin, du lituanien, de l'ancien slave, du gotique et de l'allemand. Bien qu'issu d'une tradition orale bien antérieure, le corpus de l'Avesta n'a été écrit que tardivement, aux alentours du ou de l'ère chrétienne, durant la période sassanide. Si des témoignagnes médiévaux en moyen-perse listent alors de très nombreux textes comme appartenant au corpus d'origine (que l'on appelle parfois l'Avesta magna), seule une partie infime de ces œuvres est finalement parvenue jusqu'à nous. Parmi ces œuvres, on distingue en général deux groupes textuels distincts : l'avestique ancien, regroupant les passages attribués à Zoroastre ou à ses disciples directs, à savoir : 17 chants en vers, répartis en 5 Gāthās, le ou « liturgie des sept chapitres », quelques fragments, cités dans les passages en avestique récent ; l'avestique récent, comprenant : les ou « liturgies », les ou « hymnes », les Vīsperad, les Nyāyišn, les Gāhs, les Sīrōza, les Āfrīngān, les Vidēvdād ou « loi contre les daēuua- », qui est un ensemble de rituels de purification (les Daeva étant les démons du zoroastrisme). Les manuscrits dont nous disposons sont en outre très tardifs au regard du corpus avestique, le plus ancien qui nous soit parvenu (manuscrit K7a.b) ne datant que du (possiblement entre 1268 et 1288). La langue avestique étant déjà éteinte à cette époque, les textes dont nous disposons comprennent un grand nombre d'erreurs, d'annotations et d'hypercorrections qui rendent nécessaire l'analyse philologique.