En philosophie et en logique mathématique, le paradoxe du menteur est un paradoxe dérivé du paradoxe du Crétois (ou paradoxe d'Épiménide). Il consiste essentiellement en une phrase se qualifiant elle-même de mensonge. Elle ne peut être alors ni vraie ni fausse.
La plus ancienne formulation connue du paradoxe du menteur est attribuée à Épiménide le Crétois () dans l'énoncé , même si le paradoxe soulevé n’est pas nécessairement apparu immédiatement à l’époque. Cette phrase semble échapper au principe de non-contradiction car les deux possibilités suivantes sont absurdes :
si Épiménide dit vrai alors il ment (puisque c’est un Crétois) ;
s’il ment alors les Crétois ne sont pas des menteurs, donc ils disent la vérité et Épiménide aussi en particulier.
Aristote donne une solution au problème dans ses Réfutations sophistiques : on peut mentir en général, tout en disant la vérité sur un point particulier. La contradiction disparaît dès lors qu'on comprend la proposition ainsi : . Une ambiguïté naît donc de la confusion entre le langage et le métalangage (celui qui parle du langage dans lequel il parle au moment où il parle).
Cependant, il est possible de forcer la contradiction en faisant porter spécifiquement le mensonge sur la phrase qui l’énonce, comme dans cette citation d’Eubulide de Milet, un adversaire d’Aristote au :
Chrysippe de Soles rédigea un traité sur Le menteur. En l'an 270 , Philétas de Cos serait mort d'insomnie complètement absorbé par le paradoxe du menteur, et en fera d'ailleurs un petit poème :
Le problème est également soulevé par Cicéron.
L'Épître à Tite, attribué à Saint Paul, fait allusion à ce paradoxe : « Quelqu'un d'entre eux, leur propre prophète, a dit : Les Crétois sont toujours menteurs, de méchantes bêtes, des ventres paresseux. »
Au psaume 115 verset 11 de la Vulgate, il est écrit « ego dixi in excessu meo omnis homo mendax ». Ce passage se retrouve dans les autres versions de la Bible au chapitre 116 verset 11 du livre des Psaumes. Cet extrait est rendu comme suit « Je disais dans mon angoisse : Tout homme est trompeur.
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Le paradoxe de Berry a été formulé par Bertrand Russell en 1906. On le trouve dans un article, paru en français cette même année, de la Revue de métaphysique et de morale. Russell introduit, dans une discussion à propos du paradoxe de Richard, le « plus petit entier non nommable en moins de dix-huit syllabes qui paraît être ainsi nommé en dix-sept syllabes », et attribue cette définition paradoxale à un bibliothécaire londonien, G. G. Berry.
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