vignette|Une coiffure dont quelques mèches sont défaites, la coupe d'un kimono qui dégage la nuque poudrée et , le motif rayé de son tissu qui exprime la dualité propre à l'attirance, ou la couleur froide de ce dernier qui , sont des expressions de liki.
L' est une notion d'esthétique japonaise, définissant un idéal de sophistication naturelle. Elle est née durant le , parmi les chōnin, une classe sociale comportant notamment des marchands et des artisans. Elle met en avant un certain détachement, une forme d'élégance, le charme de la discrétion, le sens de l'urbanité, une préférence pour l'ombre, l'amour des couleurs sobres et le goût des saveurs âpres.
Liki est un idéal esthétique conçu par la bourgeoisie de l'époque d'Edo (1603-1868), les chōnin notamment, qui s'est épanoui dans les quartiers de plaisir et auquel aspirent les geishas. L'anthropologue Liza Dalby le décrit ainsi :
Liki, qui s'écrit sous forme de sinogrammes « 粋 » ou « 意気 » (« élégance », « raffinement »), désigne une sensibilité qui cultive l'urbanité, le raffinement discret et rejette le conformisme, la morgue guerrière et le pédantisme. L'état d'esprit iki correspond à l'ouverture d'esprit qui rend connaisseur de ce qui est raffiné et sophistiqué. Il se concrétise, en particulier, par une recherche de sophistication dans la façon de se vêtir et d'élaborer son attrait sexuel.
Un objet ou un événement iki est simple, improvisé, direct, mesuré, temporaire ou éphémère, romantique, original, raffiné, discret, etc. Une personne ou action iki est audacieuse, chic et raffinée, spontanée, nonchalante, calme, vaguement indifférente, ouverte d'esprit, jolie mais sans le chercher, ouverte, mesurée, etc. À l'inverse, elle ne peut pas être parfaite, artistique, compliquée, trop jolie ou appliquée, bavarde, ni kawaii (« adorable »).
Alors que d'autres notions d'esthétique, comme le wabi-sabi, ont perdu presque toute influence dans le Japon moderne, le terme iki reste couramment employé dans les conversations ou les médias.