Les élections parlementaires croates de 1990 furent les premières élections multipartites en Croatie. Elles eurent lieu entre le et le . Les élections furent décidées par le gouvernement communiste de Croatie après qu’un amendement à la constitution autorisant les élections multipartites fut passé au début de l’année. La composition du parlement resta inchangée par rapport à la constitution de 1974 : chambre des municipalités, chambre des organisations sociopolitiques, et chambre des syndicats associés. La nouvelle loi électorale créée par Smiljko Sokol fut fondée sur le système électoral français, un pourcentage de plus de 50 % des voix permettant une victoire au premier tour, et un score de 7 % permettant la qualification pour le second tour. Les élections au parlement se tinrent en même temps que les élections pour les assemblées municipales. Dès le début de la campagne, 3 blocs majeurs se formèrent : L’ancienne Ligue des communistes de Croatie, renommé Parti du changement démocratique (SDP) et mené par Ivica Račan. La Coalition de l’accord du peuple, une large coalition de petits partis représentant les anti-communistes et les nationalistes rassemblés autour de leaders du printemps croate, Savka Dabčević-Kučar et Miko Tripalo. Une autre coalition rassemblant les nationalistes croates radicaux et menée par Franjo Tuđman et son Union démocratique croate (HDZ). Des sections de la Croatie qui allait créer la République serbe de Krajina formèrent le Parti démocratique serbe. Les lois électorales et une meilleure organisation de la part du HDZ restreignirent bientôt le choix à seulement deux options : SDP ou HDZ. Le SDP qualifia les membres du HDZ de dangereux extrémistes nationalistes, et chercha à s'appuyer sur le vote des Serbes de Croatie. Le HDZ joua sur 20 ans de frustration croate au sein de la Yougoslavie et sur la peur du nationalisme serbe incarné par Slobodan Milošević. La campagne fut très tendue, mais non-violente, sauf dans quelques régions de plus grande mixité ethnique où des incidents eurent lieu, annonçant l’escalade vers la guerre un an plus tard.