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thumb|Fragment de papyrus contenant le Dialogue du Sauveur,(Yale Beinecke Library) Le Dialogue du Sauveur est un écrit apocryphe chrétien teinté de gnosticisme dont la rédaction remonte à la fin du ou au début du . Il figure dans la cinquième partie du codex III de Nag Hammadi. Rédigé en copte, probablement sur base d'un original grec, le document fait partie du genre littéraire répandu des « dialogues de révélation ». Seul document de Nag Hammadi à être appelé « Dialogue », ce texte était inconnu avant sa découverte en 1945, et on n'en trouve aucune mention dans les différentes littératures chrétiennes, tant orthodoxes qu'hétérodoxes. La doctrine dont il est porteur se rapproche davantage des traditions hermétiques et des logia (« paroles ») de Jésus telles que présentées dans l’Évangile selon Thomas, que des récits canoniques du Nouveau Testament, ou même de la Source Q. Le titre Dialogue du Sauveur apparaît doublement comme pour la plupart des documents du codex III : dans l'incipit de la page 120 ainsi que dans le colophon du traité où les premières lettres ont disparu. Le « titre » de ce texte d'un genre littéraire répandu est étonnant, car il est inhabituel de désigner un « dialogue » par un seul des interlocuteurs de celui-ci, quoique ce genre d'exception ne soit pas rare et, en tout état de cause, les « dialogues » antiques ne sont pas souvent désignés comme tels. Le texte relève du genre littéraire du « dialogue de révélation » répandu chez les gnostiques, caractérisé par une relation maître-disciple cadrée dans un schéma question-réponse dans une visée doctrinale dont sont absentes les polémiques, destinée à l'instruction ou l'édification des communautés auxquelles il s'adresse. Certains chercheurs y voient des ouvrages apologétiques destinés à raffermir la doctrine gnostique face à ses opposants. Le texte n'a aucune portée missionnaire, ne comportant aucun élément destiné à convaincre des non-initiés ; il ne constitue pas davantage un document doctrinal pour nouveaux initiés.