L'Aratta est un pays imaginaire issu des mythes sumériens, mettant en scène les rois d'Ourouk : Enmerkar et Lugalbanda. L'Aratta est présentée comme une riche cité du plateau iranien, aux ressources abondantes, avec laquelle les rois d'Uruk (ou Ourouk) sont en conflit car ils convoitent ses richesses, avant tout en matières premières. Les textes sumériens présentent le triomphe d'Uruk sur Aratta. Quatre textes, tous incomplets, relatent ces conflits : le plus long, Enmerkar et le seigneur d'Aratta, raconte comment le roi d'Uruk essaie de convaincre son homologue d'Aratta de se soumettre à lui et de lui envoyer un lourd tribut pour qu'il puisse construire un temple à la déesse Inanna, qui exprime alors sa préférence pour Uruk au détriment d'Aratta, où elle se trouvait auparavant ; le récit met en scène le roi d'Uruk et un roi d'Aratta dont on nous donne le nom : Ensuhgirana. Les deux rois s'affrontent par sorciers interposés : la sorcière d'Enmerkar finit par triompher du sorcier d'Ensuhgirana, qui se soumet ; les deux mythes et sa suite racontent la période où Lugalbanda, soldat des troupes d'Enmerkar, affronte Aratta : ce sont des aventures fantastiques où, dans la montagne où il a été abandonné, ce personnage obtient l'aide de l'oiseau Anzu, qui lui porte secours pour aider Uruk à triompher d'Aratta. Ceux qui considèrent que ce mythe s'inspire d'une ville ayant réellement existé ont tenté de localiser cette dernière dans plusieurs sites archéologiques iraniens : Tall-i Malyan (Anshan), Shahr-i Sokhteh ou, depuis le début des années 2000, la région de Jiroft (Jeroph). Le pays d'Aratta a aussi parfois été identifié à l'Urartu, partagé entre la Turquie orientale, l'Arménie et le nord-ouest de l'Iran. Il semble que dans les textes mésopotamiens à partir de la fin du millénaire, le nom Aratta a fini par désigner une autre région que celle d'origine, située au nord-est de l'Assyrie. On a pensé qu'Aratta pouvait être une qualification de la cité sumérienne Shuruppak au vu du nom local du dieu Enlil, mais cette hypothèse n'est plus retenue.