Æ, minuscule æ, est une voyelle et un graphème utilisé dans plusieurs langues européennes, dont notamment certaines langues nordiques comme le danois, le féroïen, l’islandais, le norvégien, le français et autrefois le latin ou l’anglo-saxon, mais aussi dans plusieurs langues camerounaises, comme le kenswei nsei, le kom ou le tikar, et quelques langues des Amériques, comme le hupda, le kawésqar ou le yagan. C’est un graphème appelé en français a-e entrelacé, a e-dans-le-a ou « a e-dans-l’a », par simplification, « e-dans-l’a ». D’autres noms plus informels sont : a-e lié, a-e collé, ligature ae. Dans l’ordre alphabétique français, le Æ est classé comme la suite d’un A et d’un E indépendants.
Le graphème a d’abord été une ligature (comme qui correspond à « et ») ayant la même valeur que les deux lettres qui le composent (soit ), c’est-à-dire une diphthongue devenue par la suite . Par exemple : le latin classique caecum devenu cæcum en latin médiéval. En danois et dans d’autres langues, le graphème n’est plus une ligature mais bien une lettre à part entière, qui n’est pas considérée comme ayant la valeur des lettres qui la composent.
En latin classique, les deux lettres étaient normalement écrites séparément puisqu'elles formaient une diphtongue [ae]. Il est difficile de préciser le moment exact de l'apparition de la ligature, car on trouve dans la basse antiquité des exemples d'associations de lettres qui ne se limitent pas aux voyelles : la plaque du castellum de Jagsthausen qui date du utilise des ligatures pour NE, VE, etc. comme pour AE, cela afin de gagner de la place. Ce sont les copistes médiévaux qui ont systématisé cette pratique pour le Æ, la diphtongue s'étant de plus très tôt monophtonguée en une voyelle longue, le [εː].
La combinaison ae a aussi été notée au moyen d'un e caudata dès les textes en onciale : ę (ici un e ogonek). Ce diacritique a disparu par la suite et la voyelle a été notée par un simple e.