En philosophie de l'esprit l'intentionnalité (on trouve parfois aussi « intentionalité ») désigne la propriété pour un état mental de viser un objet ou, dit autrement, d'être « à propos de quelque chose » ou de « contenir quelque chose à titre d'objet ». Le petit Dictionnaire de la philosophie de Larousse donne la définition lapidaire qui suit : . Les croyances sont un exemple typique d'états mentaux intentionnels.
Issu d'Aristote et de la philosophie médiévale, ce concept est d'une importance majeure dans la philosophie contemporaine en ce que l'intentionnalité a été proposée comme critère distinctif du mental par Franz Brentano à la fin du . La phénoménologie a repris cette thèse en faisant de l'intentionnalité une caractéristique centrale de la conscience, ce qui continue à faire l'objet d'une controverse.
Au Moyen Âge, Thomas d'Aquin comprend cette relation . Les philosophes médiévaux l'ont utilisé non pas pour . Par contiguïté l'intentionnalité pourra se charger du sens latin d' intentio, c'est-à-dire pensée, concept, idée, signification. Va traduire aussi le grec logos, au sens de forme (comme dans l'expression « l'intention d'une chose », intentio rei) et de formule (comme dans l'expression : « l'intention d'homme » est animal-raisonnable-mortel-bipède). Thomas d'Aquin usera de cette polysémie et fera de l'intentio, dans le domaine intellectuel, la notion de la chose telle qu'elle est connue et appréciée par l'intellect, c'est-à-dire sa représentation.
Au début du , Franz Brentano, remet le concept d'intentionnalité au centre de la pensée philosophique. Pour Franz Brentano, l'intentionnalité est le critère permettant de distinguer les « faits » psychiques des « faits » physiques : tout fait psychique est intentionnel, c'est-à-dire qu'il contient quelque chose à titre d'objet, bien que ce soit toujours d'une manière différente (croyance, jugement, perception, conscience, désir, haine, etc.) Le Dictionnaire des concepts constate que cette exclusivité est contestée par certains, au motif que tous les verbes transitifs, psychologiques ou non, possèdent les mêmes traits.