La pensée magique se définit comme une forme de pensée qui s'attribue ou attribue à autrui le pouvoir de provoquer l'accomplissement de désirs, l'empêchement d'événements ou la résolution de problèmes sans intervention matérielle.
Ce type de pensée se manifeste principalement au cours de l'enfance et est, à l'âge adulte, appréhendé par la médecine comme un symptôme d'immaturité ou de déséquilibre psychologique.
L'ethnologie, la méthode comparative interculturelle de l'anthropologie, a révélé certains principes qui sous-tendent la pensée magique pour lesquels il existe des traces depuis la préhistoire. Le fait de leur universalité, renforcé par quelques découvertes récentes dans les sciences du cerveau, suggère que nous avons affaire à des structures fondamentales de la cognition humaine.
La pensée magique est associée à tout ce qui est psi (parapsychologie), paranormal, occulte ou « New Age » ou peut désigner les croyances et pratiques d'organisations néopaïennes telles que la Wicca, dont les pratiquants font référence à des pouvoirs surnaturels ou tout ce qui semble miraculeux ou merveilleux. Ce développement de la « pensée magique » à l'époque contemporaine diffère considérablement de l'ensemble de manifestations culturelles relevées par les études anthropologiques et religieuses, connues sous le nom de magie ou sorcellerie, parfois résumées sous le terme de pensée magico-religieuse.
Selon l'anthropologue Lévy-Bruhl (1857-1939), la pensée magique serait un reliquat de la mentalité primitive, au sens ethnologique. Pensée magique et mentalité primitive subsisteraient sous une forme latente dans le subconscient de chacun, s'exprimant d'ailleurs chez les enfants dans des jeux de superstition, mi-ludiques, mi-sérieux. La pensée magique est une des caractéristiques du syndrome dit « syndrome de Peter Pan » (l'éternel enfant qui fuit ses responsabilités, ignorant ou feignant d'ignorer qu'il devient un adulte confronté aux réalités).