vignette|La Præfatio (Préface) de De Cive (1642) de Thomas Hobbes, où apparaît pour la première fois l'expression bellum omnium contra omnes.
Bellum omnium contra omnes (en français : « la guerre de tous contre tous ») est une expression latine utilisée pour décrire une situation de guerre civile. Elle est popularisée par Thomas Hobbes dans le Léviathan pour expliquer la conséquence de l'absence d'un État dans une société.
Thomas Hobbes, contractualiste, soutient que la société se situe dans un état de nature jusqu'à la fondation d'un État, puissance surplombante qui pacifie les relations sociales. Jusqu'à son avènement, les hommes sont naturellement portés à entrer en conflit. En l'absence d'une garantie de sécurité des biens et de sa personne, l'homme doit tout miser sur sa propre existence. Dès lors, dans son propre intérêt, il ne lui reste plus alors d'autre choix que de refuser la vie en communauté et de mener une guerre permanente contre les autres qui ne pourraient lui concéder qu'un statut inférieur dans le groupe, en relativisant son mérite personnel.
Il s'agit d'une prémisse centrale à partir de laquelle Hobbes bâtit sa philosophie de l'État :
La phrase latine était toutefois déjà présente dans le De Cive, publié quelques années plus tôt, en 1642 :
Il dit aussi, plus tard :
Lecteur assidu de Thomas Hobbes, Jean-Jacques Rousseau s'oppose frontalement, dans ses Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, à la thèse hobbésienne de la . Il soutient qu'Hobbes s'est trompé en caractérisant comme naturels certains penchants de l'homme qui, en réalité, sont sociaux.
Karl Marx et Friedrich Engels utilisent l'expression à de plusieurs reprises dans leurs ouvrages et dans leur correspondance privée. Marx, dans Sur la Question juive, écrit que . Dans la Critique de l'économie politique, Marx écrit que .
La phrase bellum omnium contra omnes est reprise par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche, dans son ouvrage Vérité et mensonge au sens extra-moral.