Résumé
L’état de nature est une notion de philosophie politique forgée par les théoriciens du contrat à partir du qui s'oppose à l'état civil. Elle désigne la situation dans laquelle l'humanité se serait trouvée avant l'émergence de la société, et particulièrement avant l'institution de l'État et du droit positif. Bien que certains aient cru à la réalité de l'état de nature, le concept est d'ordinaire pensé comme une hypothèse méthodologique, utile indépendamment de sa véracité historique. Il existe différentes conceptions de l'état de nature, largement différentes selon leurs auteurs. On retrouve sur les débats au sujet de l'état de nature l'idée du Bon Sauvage (d'une nature innocente ou bonne), et celle de Hobbes (d'une nature mauvaise), entre autres. Dans tous les cas, l'état de nature est situé dans un temps reculé, avant la naissance des sociétés étatiques. Selon le point de vue des partisans d'une nature bonne (ou innocente), le développement des sociétés étatiques met globalement fin à cet état. L'état de nature est l'absence de règles : les hommes possèdent des besoins naturels (comme se nourrir, dormir, se défendre contre autrui, etc.) et une liberté naturelle (caractérisée par une absence de contraintes externes). Le Contrat social (Contractualisme) instauré dans une société (ou proto-société, puisque c'est le Contrat social qui donne naissance à la société) vient restreindre les droits et les libertés naturelles en imposant des règles nécessaires à l'égalité, au droit dans une société. Le Contrat social garantit aux hommes une liberté politique à la place d'une liberté qui n'en serait pas réellement une, la liberté naturelle (voir Lettres écrites de la montagne, texte sur Indépendance et Liberté de Rousseau). Alors que dans l'état de nature, l'homme obéit à la loi du plus fort, il obéira plutôt aux lois dans l'État de droit. Les droits naturels deviennent donc des droits civils, et la liberté naturelle devient la liberté politique. Ainsi, l'homme devient réellement libre puisqu'il n'a plus à se soumettre aux lois de la nature mais à celles définies par l'État de droit.
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Bellum omnium contra omnes
vignette|La Præfatio (Préface) de De Cive (1642) de Thomas Hobbes, où apparaît pour la première fois l'expression bellum omnium contra omnes. Bellum omnium contra omnes (en français : « la guerre de tous contre tous ») est une expression latine utilisée pour décrire une situation de guerre civile. Elle est popularisée par Thomas Hobbes dans le Léviathan pour expliquer la conséquence de l'absence d'un État dans une société.
Natural rights and legal rights
Some philosophers distinguish two types of rights, natural rights and legal rights. Natural rights are those that are not dependent on the laws or customs of any particular culture or government, and so are universal, fundamental and inalienable (they cannot be repealed by human laws, though one can forfeit their enjoyment through one's actions, such as by violating someone else's rights). Natural law is the law of natural rights. Legal rights are those bestowed onto a person by a given legal system (they can be modified, repealed, and restrained by human laws).
Consentement des gouvernés
En philosophie politique, l'expression consentement des gouvernés fait référence à l'idée que la légitimité et le droit naturel d'un gouvernement à utiliser le pouvoir de l'État ne sont justifiés et licites que lorsqu'ils sont consentis par le peuple ou la société sur laquelle ce pouvoir politique est exercé. Cette théorie du consentement est historiquement opposée au droit divin et a souvent été invoquée contre la légitimité du colonialisme.
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