thumb|upright=1.0|La Monomane de l'envie ; Théodore Géricault (1791–1824).
L’envie (du latin : invidia) est l'objet de plusieurs définitions et sens. Elle peut être synonyme de désir, ou désigner un ressentiment et créer un désir face au bonheur d'autrui ou à ses avantages. Bertrand Russell explique que l'envie est la plus importante des causes de malheur moral. Elle ne doit pas être confondue avec la jalousie, qui consiste à ne pas vouloir partager ou perdre son bien. L'envie peut déclencher la jalousie.
En psychologie, l’envie désigne un désir dont le sujet ne connaît pas toujours l’origine. L’envie est alors un réflexe dont la part d’inné et d’acquis est bien difficile à établir. Pour certains, l’envie est le propre de l’humain et serait l’un des moteurs de son évolution. Il s’agit en ce cas d’une acception toute différente du terme. Également, des individus souffrant de trouble de la personnalité narcissique sont souvent envieux, ou pensent que les autres individus de leur entourage les envient. Ce genre d'individu se croit supérieur face aux autres en les rabaissant.
La psychanalyste Melanie Klein comprit l'envie comme une tendance à la destructivité visant tout ce dont dépend le sujet (et non le sujet lui-même, à la différence de la pulsion de mort au sens freudien). L'envie peut alors être rapprochée de l'agressivité chez Sigmund Freud, soit un mélange, compromis avec la pulsion de mort qui la fait se tourner vers l'extérieur. Mais l'envie, telle que décrite par Klein, décrit bien l'insupportable que représente le bon objet, dont dépend le nourrisson. Cette envie s'oppose à la gratitude (psychanalyse). René Girard fait de l'envie, du mimétisme, le moteur principal du monde moderne (Mensonge romantique et vérité romanesque, 1961). Il entraine sur sa thèse un nombre croissant de chercheurs dans toutes les sciences humaines (voir Paul Dumouchel et Jean Pierre Dupuy, in L'enfer des choses, Seuil, 1979 ; René Girard et la logique de l'économie, in Le Monde de l'éducation, mai 2006, entretien avec René Girard).