vignette|Le critique littéraire et philologue vivant à Bagdad, al-Hatimi († 988), accuse le poète al-Mutanabbi de plagier dans sa poésie (en noir) Aristote (en rouge).
Le plagiat est une faute d'ordre moral, civil ou commercial, qui peut être sanctionnée au pénal. Elle consiste à copier un auteur, ou accaparer l'œuvre d'un créateur dans le domaine des arts, sans le citer ou le dire, ainsi qu'à fortement s'inspirer d'un modèle que l'on omet, délibérément ou par négligence, de désigner. Il est souvent assimilé à un vol immatériel. Certains opèrent une distinction entre le plagiat, emprunt grossier, et le « démarquage », où le texte subit des modifications variées pour brouiller les pistes.
Le « plagiaire » est celui qui s'approprie indûment ou frauduleusement tout ou partie d'une œuvre littéraire, technique ou artistique (et certains étendent ceci à un style, des idées, ou des faits). Le plagiat diffère de l'art du pastiche, qui consiste à imiter ou à calquer les codes ou les figures d'expression d'un auteur, dans un but d'ironie, d'humour ou de dérision.
Attesté en français en 1697, le mot « plagiat » désigne l'œuvre d'un tricheur, d'un voleur ou pilleur. Il commence à s'appliquer au monde des Belles-lettres, même si le verbe « plagier » n'apparaît qu'en 1801. Le mot « plagiaire » est plus ancien, attesté vers 1484 selon le dictionnaire étymologique de Dubois et Dauzat : « le plagiaire n'est qu'un faussaire qui se contente de recopier les autres artistes, hommes de l'art ou de science, de voler les bons auteurs, contributeurs ou hommes de spécialités, tant leurs livres, leurs manuscrits, leurs études, rapports, bref d'accaparer sans vergogne le fruit de leurs recherches et de leurs longues applications à fabriquer et étudier. Il s'agit de quelqu'un qui s'approprie le labeur d'autrui tout en cherchant à se faire passer pour le créateur ou l'auteur véritable et à essayer d'en capter honneurs et succès ».