La scapulomancie, ou spatulomancie (du latin spatula, « omoplate »), autrefois appelée omoplatoscopie, est une forme d’ostéomancie qui consiste en la divination par l’examen d'omoplates d’animaux, et par extension d’autres parties osseuses plates comme les plastrons de carapace de tortue (pour lesquels existe le terme « plastromancie », assez peu utilisé). Elle fut pratiquée dans de nombreux endroits du monde : Europe, Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient, Nord-Est asiatique et Amérique du Nord. Souvent, l’omoplate était soumise au feu ou au contact d’un objet chauffé et l'on observait l’aspect des craquelures ainsi causées ; on parle de pyroscapulomancie, une forme de pyromancie.
Une des formes les plus connues de scapulomancie (ou plastromancie) est celle pratiquée en Chine, en particulier sous la dynastie Shang (1765-1122 av. J.-C.), où elle est liée à l’invention des caractères et à l’apparition de la première forme certaine d'écriture chinoise, les jiǎgǔwén (甲骨文) ou écriture ossécaille, littéralement « écriture sur carapace et os ».
Les parties osseuses utilisées semblent avoir été tout d’abord des omoplates de bœuf, puis de plus en plus souvent des carapaces de tortue, fragments de carapace dorsale obtenus par sciage ou plastrons ventraux. L’aspect symbolique de la tortue qui porterait sur son dos une représentation du monde ou des ba gua, mentionné dès la fin des Zhou, a pu jouer. Occasionnellement, les supports provenaient d’autres os ou animaux, comme le mouton, le porc ou le cerf ; on a même retrouvé des fragments de crâne humain.
Une petite dépression en forme de cupule était creusée (sur la partie interne dans le cas des carapaces), puis une pointe chauffée y était appliquée, causant une craquelure dont le mot « divination » (en mandarin bǔ, probablement puk en chinois archaïque, caractère 卜), reproduirait la forme et le son. Plusieurs craquelures étaient produites sur le même fragment osseux.
Ce type de divination s’est pratiqué depuis le IV millénaire av. J.-C.