vignette|Christ rompant le pain à Emmaüs, Pier Leone Ghezzi (1674 - 1755)
La fraction du pain (latin : fractio panis, « rompre le pain ») est mentionnée dans le Nouveau Testament comme un geste fondamental du mémorial de la mort de Christ en rémission des péchés. Dans ce texte, le rite de la fraction du pain, inspiré du judaïsme, est institué par le Jésus-Christ lors de la Cène. Aujourd'hui, cette fraction est pratiquée, d'une façon ou d'une autre et parfois avec des interprétations différentes, dans la plupart des confessions chrétiennes.
La fraction du pain peut désigner soit l'acte de rompre un pain dans le culte chrétien, soit, par métonymie, l'ensemble du rite relatif à la « Cène dominicale », aussi appelé « repas du Seigneur », et à la communion.
En Orient, la fraction du pain est un processus ayant lieu au début d'un repas, comme un signal du plus haut rang permettant la suite du repas. Cependant, l'expression « rompre le pain » n'existe pas dans la Bible hébraïque en tant que phrase spécifique et n'a pas de fonction métonymique inventée pour une « tenue de repas ».
Dans la Bible hébraïque (ou l'Ancien Testament), la rupture et le partage du pain (le'hem) est une coutume courante :
« puis encore, de partager ton pain avec l'affamé, de recueillir dans ta maison les malheureux sans asile... » (Isaïe 58:7)
« on ne rompra pas le pain de deuil pour consoler ceux qui pleurent un mort, et on ne leur présentera pas à boire la coupe de consolation pour un père et pour une mère » (Jr 16:7).
Dans le judaïsme, la fraction du pain, pétri d'une ou plusieurs céréales (parmi le blé, l'orge, le seigle, l'avoine ou l'épeautre), n'est pas seulement un renforcement de la communauté juive, c'est aussi une mitsvah (prescription légale) et une bénédiction. Après s'être lavé rituellement les mains en remerciant Dieu d'avoir prescrit l'ablution des mains, une prière (bracha, hébreu ברכה) appelée ha-Motsi (מּוצִיא) est prononcée sur le pain - en le soulevant légèrement à ce moment - juste avant qu'il soit rompu, distribué et consommé, donc au début de chaque repas : « ברוך אתה ה' א‐לוהינו מלך העולם, המוציא לחם מן הארץ.