Le terme didolâtrie désigne l'adoration réelle ou supposée d'une , d'un astre, d'une idée, d'un objet ou d'une personnalité. Pour les religions abrahamiques, l'idolâtrie est une corruption, une impiété à combattre : le terme est donc devenu péjoratif ou synonyme de superstition et d'égarement. L'animisme et le polythéisme, qualifiés de paganisme, sont ainsi supposés adorer non pas des esprits ou des divinités, mais leurs représentations auxquelles ils sont censés adresser des prières, rendre des grâces, consacrer des sacrifices ou des offrandes. Le monothéisme solaire est aussi considéré comme idolâtre par le monothéisme judéo-chrétien et musulman.
Par extension, on qualifie d'« idolâtrie » toute attitude ou rituel de vénération envers une représentation ou une personne devenue un symbole.
Elle ne doit pas être confondue avec la vénération envers ce qui est représenté par le symbole (voir signifié et signifiant).
Le nom idolâtrie vient (par haplologie) du mot grec eidololatria, formé de eidolon, « image » ou « représentation », et latreia, « adoration ». Bien que le terme grec semble être un emprunt à l'expression hébraïque avodat elilim, qui apparaît dans la littérature rabbinique (par ex. bChul., 13b, Bar.), le terme grec lui-même ne se trouve pas dans la Septante, Philon d'Alexandrie, Flavius Josèphe ou autres écrits juifs hellénistiques. Il n'apparaît pas non plus dans la littérature païenne grecque. Dans le Nouveau Testament, le mot grec ne se trouve que dans les Épîtres de Paul, la Première épître de Pierre et l'Apocalypse, où il a un sens péjoratif. Les termes hébreux pour l'idolâtrie sont, parmi d'autres, avodah zarah (adoration étrangère) et avodat kochavim umazalot (adoration de planètes et de constellations).
Selon la Bible hébraïque, l'idolâtrie trouve son origine à l'époque d'Eber, bien que certaines interprétations désignent plutôt l'époque de Seroug ; la vénération de « teraphim » (statuettes anthropomorphes ?) existait au temps de Jacob, d'après le récit de Rachel emportant des « teraphim » avec elle en quittant la maison de son père, comme il est rapporté dans le livre de la Genèse.