L’art naïf désigne la manière d'aborder la peinture par les , dont l'une des principales caractéristiques plastiques consiste en un style pictural figuratif ne respectant pas — volontairement ou non — les règles de la perspective sur les dimensions, l'intensité de la couleur et la précision du dessin. Le résultat, sur le plan graphique, évoque un univers d'enfant, d'où l'utilisation du terme « naïf ». L'inspiration des artistes naïfs est généralement populaire et le terme s'applique aussi à des formes d'expression populaires de différents pays, notamment au courant artistique le plus connu d'Haïti.
L'art naïf n'est plus, aujourd'hui, considéré comme un art mineur. Il est un art authentique, consacré lors de la grande exposition « Maîtres populaires de la réalité » organisée dans la Salle Royale à Paris en 1937, exposition qui circulera ensuite à Zurich et dans plusieurs villes aux États-Unis.
Dans le reste des arts, ce terme désigne les œuvres d’artistes, le plus souvent autodidactes, qui se trouvent en décalage avec les courants artistiques de leur temps.
vignette|La Charmeuse de serpents (1907) du Douanier Rousseau - Huile sur toile - Musée d'Orsay, Paris
Au Québec, on emploie plus volontiers le terme d’, bien que celui d’art naïf soit plus souvent utilisé et reconnu.
Le mot « naïf » vient du latin nativus (« qui naît, inné, naturel »). Appliqué aux peintres, ce terme désigne à l'origine les artistes qui n'ont pas été formé dans une académie ou dans une école.
Il aurait été utilisé pour la première fois au pour qualifier les œuvres du peintre Douanier Rousseau qui peignait hors des normes académiques, sans suivre les recherches picturales de l'avant-garde de l'époque, des impressionnistes.
En 1870, dans son poème Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir, Arthur Rimbaud emploie le mot pour désigner des représentations picturales « maladroites » , ce qui est peut-être à l'origine de l'emploi « naïf » chez Guillaume Apollinaire quelque temps plus tard.
vignette|Forêt tropicale avec singes, 1910 du Douanier Rousseau.