Albert Sorel, né le à Honfleur (Calvados) et mort le à Paris, est un historien français. Cousin du penseur et sociologue Georges Sorel, il est l’un des principaux fondateurs de l’histoire diplomatique en France. Issu d’une vieille famille normande, le père de Sorel, riche industriel, fabriquait des huiles de colza et du savon de Marseille, souhaitait le voir devenir ingénieur, pour être son lieutenant à l’usine, puis lui succéder aux affaires. Il étudie au collège Rollin, avant d’entrer au lycée Condorcet, réputé pour ses fortes classes de mathématiques mais, devant son peu de goût pour les mathématiques, on le laissa s’inscrire à l’École de droit. Il suit les cours de la Sorbonne et du Collège de France, les conférences de l’École des chartes où Jules Quicherat était professeur de diplomatique et lit les poètes, les romanciers, les philosophes et les sociologues. Lorsqu’il rentre en France, après un séjour d’une année en Allemagne, il était décidé à écrire. En 1865, il fut invité par Guizot, qui connaissait sa famille, à déjeuner au Val-Richer, et longuement interrogé sur l’Allemagne, Bismarck, la ville, le théâtre, la vie à la campagne. Au vu de ses réponses, Guizot lui trouva des dispositions pour la diplomatie, et le fit entrer aux Affaires étrangères en 1866. Il ressort de sa correspondance de cette époque, un certain dédain pour la carrière diplomatique, au quai d’Orsay, le « lieu au monde où l’on soit moins instruit des évènements » où, à l’en croire, a on n’a que les côtés mesquins de la politique. Il ne se contentait pas de rédiger d’après des formules, d’obéir aveuglément au caprice de ses chefs, il voulait se rendre compte. Il avait un zèle naturel pour le travail, beaucoup de bonne volonté, un fonds sérieux de connaissances qu’il développait par une réflexion continuelle. En 1870, après Sedan et la formation du Gouvernement de la Défense nationale, envoyé à Tours comme délégué responsable de l’aspect diplomatique de la défense nationale par le directeur de cabinet du ministère, Chaudordy, il est mis au courant, jour par jour, presque heure par heure, des négociations vers des alliances ou bien des médiations, puis vers l’armistice, et enfin la paix.