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La notion de structure des opportunités politiques (SOP) (en anglais « political opportunity theory » ou « political opportunity structure ») permet de mieux saisir les conditions d'émergence d'un mouvement social. Elle met en avant le contexte politique comme catalyseur ou répresseur des mobilisations. Cette notion fut mise en avant pour la première fois par l'Américain Peter Eisinger, pour qui « conditions d'émergence [d'un mouvement social] » et « conjoncture politique » sont fortement liées, puis reprise par Sidney Tarrow, qui en propose une élaboration plus rigoureuse. Pour les sociologues français Olivier Fillieule et Lilian Mathieu, la structure des opportunités politiques Ces opportunités consistent en : Un accès plus facile aux décisions politiques ; L'instabilité des opinions au sein des élites (voire un conflit entre elles) ; Un accès aux élites grâce à des alliés influents ; Un pouvoir politique local et/ou national peu présent ou répressif. Dans les années 1970, la sociologie américaine s’intéresse aux effets des contextes dans les mouvements sociaux, notamment à travers la notion de « structures des opportunités politiques », dont Peter Eisinger rend compte. Peter Eisinger utilise pour la première fois la notion de structure des opportunités politiques, sans la conceptualiser particulièrement. Dans son étude sur les mouvements des droits civiques, il fait un travail comparatif sur la trajectoire de ces mouvements dans 43 villes des États-Unis. Il constate qu'en fonction des contextes politiques locaux et notamment le degré d’ouverture ou de fermeture des contextes politiques locaux, le devenir des mobilisations n’est pas le même. Si le pouvoir politique local n’est pas très présent, s'il est idéologiquement réceptif aux mobilisations du mouvement des droits civiques, alors les mobilisations vont être de grande ampleur (contexte politique ouverte, favorable aux développements des mouvements sociaux). À l'inverse, des villes aux contextes fermés : pouvoir politique qui a la capacité et la volonté de résister aux mouvements sociaux, par l’opposition voire la répression.
Emmanuelle Fauchart Foray, Julia Katharina Binder