vignette|Le coffre de Darien, Musée national d'Écosse, Édimbourg Le projet Darién (Darien Scheme) est la plus connue des tentatives coloniales écossaises, sous forme de société par actions visant à développer le commerce entre deux océans, qui vit périr entre 1698 et 1700 la quasi-totalité des s'étant installés dans l'isthme de Panama, dans la petite baie en face du Rendez-vous de l'île d'Or, où les pirates se réunissaient chaque année pour gagner le Pacifique par les rivières avec les Indiens Kunas. L'argent englouti dans ce projet échafaudé depuis quinze ans par Sir William Paterson, négociant parlementaire whig, représentait un écossais et l'indemnisation des actionnaires fut négociée en échange du rattachement de l'Écosse et de l'Angleterre en 1707 et la création de la Royal Bank of Scotland. En 1695, une loi est votée au parlement écossais, l'Act for Encouraging Trade. Les Écossais ont alors le sentiment de n'être pas impliqués dans la révolution financière britannique. En 1695, peu après la grande famine de 1693-1694, qui fait flamber le prix des céréales en Europe, un acte du parlement écossais fonde la The Company of Scotland Trading to Africa and the Indies (Compagnie d'Écosse commerçant avec l'Afrique et les Indes), qui l'autorise à armer et équiper des navires, et à établir des colonies dans les zones inhabitées ou non revendiquées d'Amérique, d'Asie ou d'Afrique, ce qui revient à concurrencer la Compagnie anglaise des Indes orientales. En quelques semaines, Sir William Paterson, figure de la City de Londres, réunit livres, somme très élevée pour l'époque. Le gouvernement anglais décide cependant d'annuler l'opération pour éviter tout conflit avec l'Espagne, qui s’est alliée de manière inattendue à l’Angleterre en 1692, lors de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg. L’Écosse, alors pays indépendant, prend le risque de financer seule l'opération en espérant que les Espagnols accepteront cette enclave commerciale sur la terre ferme de l'Amérique centrale.