L'afrocentrisme est une forme d'ethnocentrisme qui consiste à attribuer une place centrale aux cultures et valeurs subsahariennes aux dépens des autres cultures. L'afrocentrisme considère comme supérieures les cultures originaires d'Afrique subsaharienne, parfois au sens étroit, se limitant au continent, parfois au sens large, englobant les diverses branches des cultures africaines. Issu des études décoloniales, l'afrocentrisme tend parfois au suprématisme racial ou à la théorie du complot quand ses partisans soutiennent que la communauté scientifique occidentale négligerait volontairement l'ampleur des civilisations africaines, voire serait partie prenante, consciemment ou non, d'une conspiration visant à masquer les apports africains à l'histoire. Parmi les scientifiques, les travaux et écrits des auteurs se réclamant de l'afrocentrisme sont généralement considérés comme relevant d'un discours militant et d'une « réécriture engagée de l'histoire », proche du protochronisme.
On estime généralement que l'afrocentrisme universitaire contemporain commença avec les travaux d'intellectuels d'origine afro-américaine ou antillaise au début du . Cependant, déjà dès 1879 Martin Delany (1812-1885)Mario H. Beatty, « Martin Delany and Egyptologie », in ANKH , éd. Khepera, Paris, 2006 : Citation|Martin Robinson Delany (1812-1885) a été indiscutablement le premier Africain-Américain à présenter visuellement, transcrire et traduire les hiéroglyphes égyptiens dans un texte intitulé : ((Principia of Ethnology : the origins of races and color, with an archeological compendium of Ethiopian and Egyptian civilization from years of careful examination and enquiry (1879)., un Afro-Américain, proposait une méthode de traduction des hiéroglyphes égyptiens, inaugurant ainsi une tradition historiographique « négro-africaine » intégrant l'Égypte au sein de ses préoccupations épistémologiques.
Des publications comme The Crisis ou le Journal of Negro History entendaient lutter contre l'idée selon laquelle l'Afrique n'aurait rien apporté dans l'histoire de l'humanité qui ne soit la conséquence d'incursions européennes ou arabes.