Un acte manqué (Fehlleistung) est, en psychanalyse et depuis Freud, le résultat d'un acte qui a manqué un objectif consciemment visé et qui traduit par là l'expression d’un désir inconscient.
L'acte manqué constitue une formation symptomatique, un compromis, apparaissant comme un raté et révélateur d'un conflit inconscient. Il peut satisfaire directement un désir sous-jacent. La notion a été proposée par Freud en 1901 dans son essai intitulé Psychopathologie de la vie quotidienne, puis exposée dans ses Conférences ou Leçons d'introduction à la psychanalyse.
La notion générique Fehlleistung, traduite en français par « acte manqué », regroupe tous les ratés, actes de parole, de lecture, d'oubli, etc. Ces phénomènes, en allemand, sont associés à des mots comportant le préfixe ver qui, ajouté à un acte, marque qu'il a "manqué son but", son objectif: versprechen (lapsus linguae), verlesen (lapsus de lecture), vergriffen (geste erroné), vergessen (oublier), verlieren (perdre).
La notion d'acte manqué est d'une importance capitale pour l'élaboration de la psychanalyse, la banalité et normalité de ces phénomènes lui conférant une « haute valeur théorique » car ils sont la meilleure preuve de l'existence de l'inconscient et du refoulement. Les actes manqués, disparates et sans lien jusque-là, à la suite de l'intuition de Freud, prennent un sens et ce sont des « actes psychiques » qui réalisent un désir inconscient à l'insu du sujet. L'acte manqué présente également un intérêt important dans la cure analytique.
Sigmund Freud : Psychopathologie de la vie quotidienne (1904), Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004
Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse, Paris, Payot, 1921.
Karl Abraham, L’Acte manqué d’un octogénaire, in Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse, VIII, Cahier 3, .
Gheorghe Marinesco, Introduction à la psychanalyse (Exposé des théories de Freud - Section II), in Revue Générale des sciences pures et appliquées, Tome 34, Gaston Doin Éditeur, Paris, 1923 Les actes manqués.
R.Chemama et B. Van