Œ, minuscule œ, est une voyelle et un graphème utilisé en latin médiéval et moderne, ainsi qu’en français, en anglais, en vieux norrois et dans plusieurs langues utilisant l’alphabet général des langues camerounaises comme le kom, le koonzime, le guemzek, le mbuko et le merey, ou des langues comme le mbandja ou le mono en République démocratique du Congo. Il est appelé en français o-e entrelacé, o e-dans-le-o, o e-dans-l’o, ou par simplification, « e-dans-l’o ». D’autres noms plus informels sont : o-e lié, o-e collé. Dans le contexte anglophone, on l’appelle ethel ou œthel (du vieil anglais éðel, terme aussi utilisé pour la rune ōthalan). Dans l’ordre alphabétique français, le Œ est classé comme la suite d’un O et d’un E indépendants.
La lettre est à l’origine une ligature de o et e. Lors de la traduction en français des noms de caractères Unicode, les traducteurs ont opté pour le terme technique « digramme soudé oe ».
La combinaison forme une diphtongue en latin, notée [] dans l’alphabet phonétique international. Elle a été utilisée pour les emprunts de mots grecs contenant la diphtongue « οι » (oi) et pour quelques mots maternels : foedus, foeteo, coepi, coetus, moenia. En latin, on devrait écrire les deux voyelles séparément, mais la ligature a été utilisée dans les textes médiévaux et plus anciens, en partie parce que la diphtongue notée par oe s’est monophtonguée en [eː] dès les premiers textes littéraires.
En français, l’utilisation de la ligature œ n’est pas esthétique mais linguistique, contrairement à d’autres ligatures (par exemple, fi) : œ et oe ne se lisent pas de la même manière, la deuxième forme notant un hiatus (cœlacanthe ≠ coefficient). Si le digramme œu français se prononce [ø] ou [œ], les œ des mots provenant du grec devraient se prononcer [e] ou [ɛ] (œsophage : « ésophage », Œdipe : « Édipe », œstrogène : « èstrogène ») ; l’usage courant, sans doute sous l’influence des mots courants d'origine latine préfère la plupart du temps [ø], mais pas dans tous les cas (fœtus, cœlacanthe).