vignette|Détail du Bill of Rights du Congrès des États-Unis montrant un s long en italique.
vignette|Plusieurs s longs.
Le s long (s) est la forme ancienne de la lettre s minuscule. Depuis l'uniformisation de l'écriture par Charlemagne et l'apparition de la caroline ou minuscule carolingienne, on n'utilisait que le s long, qu'un lecteur non averti confondrait aujourd'hui avec un f. Plus tard est apparu le s final ou s rond, d'abord utilisé exclusivement en fin de mot. La graphie du s long (s) était employée principalement pour distinguer le phonème du s rond graphique, non prononcé (ainsi dans le mot espèces).
L'usage du s final se généralisa peu à peu, jusqu'à se substituer complètement au s long. Le texte de la Constitution des États-Unis d'Amérique, par exemple, emploie le s long uniquement là où le s est double, comme dans les mots Congress, Class, Business...
Le s long a subsisté en langue française et en anglais jusqu'à la Révolution industrielle. Il n'est plus en usage de nos jours, mais il subsiste en Allemagne.
L’illustration ci-contre montre des œils possibles dans une police à empattements (serif en anglais) et une police sans empattements, en romaine et en italique.
Cette lettre n’existe qu’en minuscule, ce qui explique pourquoi la ligature ß (eszett), composée d’un s long suivi d’un s rond (ou d’un z) suivait le même principe : en capitales, s et ß (s+s ou s+z pour l’allemand) passaient toujours à S et SS (ou SZ dans certains noms propres). L’eszett existe aussi sous forme d’une capitale
Le s long, issu de la cursive latine et arrivé à nous par la demi-onciale latine (apparue vers le ; on en trouve les prémices dès la nouvelle cursive romaine), s’est transmis à toutes les écritures latines postérieures. Son utilisation, au départ, ne suivait pas de règles strictes. Simple variante manuscrite du s, son tracé a beaucoup varié selon l’écriture, sa localisation et le scribe. Il pouvait d’ailleurs être utilisé seul et en toute position en remplacement du s rond.