Edmond Couchot, né le dans le département d'Alger et mort le à Paris, est un professeur des universités, théoricien et artiste contemporain français, plasticien, pionnier des arts numériques.
Figure singulière de l'art et des technologies, Edmond Couchot a développé une réflexion critique sur l'impact artistique des nouvelles technologies tant dans son œuvre que dans son enseignement théorique.
Après des recherches où il tente une synthèse plastique entre la peinture gestuelle et le cinétisme, Edmond Couchot s’intéresse à la participation du spectateur et réalise, entre 1965 et 1973, une série de dispositifs cybernétiques qu’il appelle « mobiles musicaux », susceptibles de réagir à des stimulations sonores (musique, voix, bruits divers) et d'en proposer instantanément des interprétations visuelles où l'automatisme est nuancé par une intervention dosée du hasard. La micro-informatique n’existant pas à l’époque, il bricole lui-même ses circuits électroniques, tout en négociant avec les ingénieurs d’IBM et de Texas Instruments. Il construit d’abord une première machine, Sémaphora I, sensible aux ondes hertziennes. On tourne un bouton pour changer de programme radio, ce qui entraîne un changement des structures lumineuses et mobiles. Couchot présente ensuite à Paris, en 1965, un deuxième mobile, Sémaphora II, capable, lui, de réagir à la musique, sous le parrainage du groupe de recherche musicale de l'ORTF (dirigé alors par Pierre Schaeffer), puis, en 1966, un troisième mobile, Sémaphora III, élaboré selon le même principe mais plus complexe qui sera présenté à la Biennale de Paris en 1967 qui sera apprécié par la peintre Sonia Delaunay et le graveur Roger Veillard. Pour Edmond Couchot : « Si ce Mobile sait obéir au son, il n’est pas passivement docile, car il oppose à cette sorte d’agression venue de l’extérieur une résistance assez forte pour que le jeu des images provoquées soit considéré comme le produit d’une sensibilité ouverte sur le monde sonore et d’une réaction interne propre au Mobile.