La fin du shogunat Tokugawa ou est la période de 1853 à 1868 durant laquelle le Japon mit fin à sa politique isolationniste, le sakoku, et modernisa le système féodal du shogunat pour donner naissance au gouvernement Meiji. Cette période marque ainsi la fin de l'époque d'Edo et précède l'ère Meiji. Les principales factions idéologiques et politiques en présence étaient d'une part, les tenants pro-impérialistes Ishin Shishi (nationalistes patriotes), et d'autre part les forces shogunales. Si ces deux groupes étaient les plus puissants, de nombreuses autres factions tentèrent de profiter du chaos de cette époque pour s'emparer du pouvoir.
De plus, deux autres courants accentuèrent les dissensions : d'abord le mécontentement croissant des tozama daimyō (les seigneurs exilés), soutenu par une partie de la classe des kuge autour de l'empereur, ensuite le sentiment anti-occidental grandissant face à l'arrivée du commodore Perry et aux traités inégaux. Le premier venait des seigneurs ayant combattu contre les forces de Tokugawa à Sekigahara (vers l'an 1600) et qui avaient ensuite été exilés définitivement loin des positions décisives pendant le shogunat. Le second s'exprime par la devise Sonnō jōi (« révérer l'empereur, expulser les barbares »). Le moment décisif du bakumatsu eut lieu pendant la guerre de Boshin à la bataille de Toba-Fushimi, où les forces du shogunat furent vaincues.
L'arrivée du commodore Matthew C. Perry et de son escadron de quatre vaisseaux dans la baie d'Edo en juillet 1853 plongea le bakufu (shogunat) dans la tourmente. Le chef des conseillers supérieurs, Abe Masahiro (1819-1857), fut chargé de négocier avec les Américains. Sans précédent pour gérer une telle menace pour la sécurité du pays, Abe tenta de concilier les désirs des conseillers qui voulaient trouver un compromis avec les étrangers, ceux de l'empereur qui voulait renvoyer les étrangers, et ceux des daimyos (seigneurs féodaux) qui voulaient la guerre.
En l'absence de consensus, Abe finit par accepter les demandes de Perry en ouvrant le Japon au commerce étranger, tout en faisant des préparations militaires.