Une homélie est, dans plusieurs confessions chrétiennes, un commentaire oral de circonstance prononcé au milieu du service liturgique, après la lecture de l'Évangile et avant l’Eucharistie, et prenant toujours comme point de départ un extrait des Saintes Écritures. Le mot est devenu synonyme de « sermon ». L’homélie a représenté un moyen efficace de propager la foi chrétienne dans toutes les couches de la société. Le mot « homélie » vient du latin homilia, dérivé du ὁμιλία, homilía. Le mot désignait à l’origine aussi bien une réunion, ou une association de personnes qu’une relation ou conversation familières, informelles. Homilia comme sermo renvoient ainsi à des actes ordinaires de communication entre les individus, sens bien différent de celui que ces mots prendront plus tard chez les chrétiens. L'homélie chrétienne désigne un acte liturgique de prédication devant l’ecclesia dont la finalité est clairement pédagogique ; en d’autres termes, l’homélie chrétienne est un instrument de catéchèse. À l’origine, on trouve l'homélie synagogale en usage dans le judaïsme depuis Esdras et à l'époque de Jésus. Des chercheurs tels que Maurice Sachot ont démontré l'influence de cette pratique sur le christianisme primitif mais aussi sur les sermons de Jésus lui-même. À partir de la conversion de Constantin en 313, l’homélie connaît un brusque surcroît d’intérêt dans la population urbaine ; Aux , la prédication demeurait le privilège des prophètes et des professeurs. Avec l’instauration de l’épiscopat, l’évêque devient le seul autorisé à prêcher et se réserve désormais la prérogative d’instruire la communauté des fidèles. Mais il peut, selon les besoins ou commodités du moment, déléguer cette responsabilité aux presbytres, comme le fit Flavien avec Jean Chrysostome. Dans l’Antiquité, l’homélie était prononcée, comme de nos jours, après les lectures et avant l’Eucharistie. Pendant le Carême et la semaine de Pâques, l’officiant était tenu d’élaborer un répertoire d’homélies spécifiques.