Le pictorialisme est un mouvement esthétique international qui caractérise la photographie entre 1890 et 1914 environ. Il suivit la diffusion d'un nouveau procédé photographique dit « à plaque sèche » ou « gélatino-bromure d'argent » inventé par Richard Leach Maddox en 1871, l’enregistrement étant obtenu à partir d’une suspension de bromure d'argent dans de la gélatine. Il atteint son apogée au début du avant de s'effacer progressivement après la Première Guerre mondiale. Cette esthétique a connu une résurgence dans le domaine de la photographie plasticienne. La photographie, popularisée à partir de 1839, est d'abord définie comme un procédé mécanique et scientifique permettant de capter la réalité visible. En Angleterre, en 1886, un article manifeste écrit par Peter Henry Emerson, Photography: a pictorial art, défend la légitimité artistique de la photographie alors considérée comme une technique indigne de faire partie des Beaux-Arts. L'expression , littéralement, est conservée par les Français qui vont nommer ce nouveau mouvement le « pictorialisme ». Le pictorialisme est la toute première école de photographie artistique. C'est également le premier mouvement international pour ce medium. On considère que la période d'efflorescence couvre approximativement les années 1889-1914, parfois plus longtemps, comme en Belgique où il dure jusqu'en 1940. La photographie dite « victorienne » (1840-1880, notamment représentée par Julia Margaret Cameron) pose les bases de la photographie artistique. Le pictorialisme, quant à lui, va réellement revendiquer la position artistique du médium et tenter de faire admettre la photographie parmi les Beaux-Arts. Les photographes formulent donc clairement leurs ambitions esthétiques liées. Le mouvement se positionne également contre le premier appareil Kodak lancé en 1888 par George Eastman dont le slogan publicitaire était (). Les artistes pictorialistes souhaitent . Auguste Donnay, peintre et ami de photographes parle de briser et Robert Demachy écrit : .