thumb|Mahomet à la Ka'ba. Peinture du Siyar-i Nabi, Istanbul, vers 1595. Comme souvent à partir du , le visage de Mahomet est couvert d'un voile.|alt=Mahomet à la Ka'ba. Peinture du Siyar-i Nabi, Istanbul, vers 1595. Comme souvent à partir du , le visage de Mahomet est couvert d'un voile.
Il existe diverses représentations de Mahomet, à la fois dans les mondes islamique et occidental, tant anciennes que contemporaines. Leur existence, intimement liée à celle de la représentation figurée dans un contexte musulman, est toutefois source d'importants débats : peut-on représenter le prophète de l'islam ? Si non, pourquoi ? Si oui, comment ?
Depuis 2005 et l'affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten, plusieurs publications des caricatures de Mahomet ont déclenché des réactions violentes, allant jusqu'à l'homicide, et donnant à cette question une dimension dramatique.
La représentation de Mahomet est intimement liée, dans l'histoire, à celle de la représentation figurée dans son ensemble. Malgré quelques positions favorables à l'image, notamment de la part de personnages muʿtazilites aux , un consensus semble se faire, à la fois chez les sunnites et les chiites, en faveur d'une non-représentation dans les lieux de prière de la figure humaine et animale, et donc, à celle du Prophète. Cette réticence vis-à-vis de l'image résulte d'une extrapolation d'un verset du Coran décrivant comme une abomination les « pierres dressées » (ansab), susceptibles de représenter des idoles et de favoriser le polythéisme. Et surtout, elle est justifiée par certains hadîths jugeant la représentation de la figure humaine impure car elle détourne l'attention lors des prières, immodeste car elle revient à se prétendre l'égal du Créateur, et favorable à la pratique de l'idolâtrie. Des nuances d'interprétation existent toutefois entre les différents théologiens ainsi qu'en fonction des époques.