Carpocrate est un philosophe gnostique du natif d'Alexandrie, réputé antinomiste (contre les lois) et « libertin ».
Carpocrate est né à Alexandrie. Il y enseigna. Il était chrétien. Il était marié et eut un fils, Épiphane, mort à dix-sept ans et auteur d'un traité Sur la justice ; son père lui édifia un temple. On peut dater Carpocrate de la première moitié du . Un groupe favorable à Carpocrate alla à Rome avant 185, date où Irénée de Lyon composa sa notice sur Carpocrate.
Sa conception dualiste l'amenait à considérer que la matière est le mal et l'esprit le bien. « Carpocrate enseigne que le monde, avec ce qu'il renferme, est l'œuvre d'anges inférieurs de beaucoup au Père, qui n'a pas de commencement. D'après lui, Jésus a été engendré par Joseph. Né semblable aux autres hommes, il devint plus juste qu'eux tous. »
C'était un défenseur de la réincarnation.
Irénée de Lyon et Clément d'Alexandrie ont accusé Carpocrate et ses adeptes, les carpocratiens, de révérer Jésus non comme le sauveur, mais comme un homme ordinaire, « qui n'avait pas oublié que l'origine de son âme provenait de la sphère du Dieu parfait inconnu ». Toutefois, cette assertion paraît peu fondée dans la mesure où les carpocratiens ont, les premiers, élevé des temples à Jésus et fabriqué des icônes, des statues et des portraits de lui, qu'ils ornaient de fleurs et vénéraient comme des « images divines ». Il n'est pas invraisemblable de penser que les carpocratiens ont eu une influence déterminante sur la piété populaire, dans la mesure où ils impulsèrent un culte des images de Jésus (aujourd'hui largement répandu au sein des églises catholiques et orthodoxes), à une époque où toute représentation picturale du Christ était bannie et considérée comme « idolâtre » par les autorités ecclésiastiques, point de vue qui ne changera qu'à l'avènement de Constantin.
Les carpocratiens croyaient probablement en la métempsycose, ou réincarnation, une croyance probablement inspirée par les Hindous ou les croyances pythagoriciennes.